La littérature jeunesse : une sous-littérature ?

Quel est le premier livre que tu as lu ?

Le livre qui t’a fait entrer dans l’univers merveilleux de la littérature ?
Peut-être que tu ne t’en souviens pas, mais il y a fort à parier qu’il s’agisse d’un livre jeunesse.
Ce sont grâce aux ouvrages pour enfants, aux albums, aux livres jeunesse qu’on entre dans les mots, qu’on découvre la lecture et qu’on apprend à cultiver ce plaisir.

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Sur le marché du livre, la littérature jeunesse tient une place importante : 28 pour cent du marché du livre en 2018, soit 83.3 millions d’exemplaires vendus… et pourtant elle est encore trop souvent dépréciée, jugée comme de la sous-littérature, de la littérature facile...

Qu’est-ce que la littérature jeunesse ? 

Historique : 

Dans l’histoire de la littérature jeunesse, les premiers récits aujourd’hui considérés comme de la littérature jeunesse, n’étaient pas seulement destinés aux enfants !

“Les premiers écrits pour la jeunesse, comme ceux de Charles Perrault, ne lui étaient en fait pas réservés ; ils s'adressaient aux adultes autant qu'aux enfants.”

Wikipédia


En effet, avant d’être un genre à part entière les contes, les fables, principalement dédiés aux enfants à l’heure actuelle, ne l’étaient pas. Ils n’étaient pas pensés spécifiquement à l’intention des enfants, il n’y avait pas une volonté éditoriale de classement derrière ces œuvres. 

Car c’est bien là que commence réellement la naissance de la littérature jeunesse, dans l’entreprise éditoriale de classification. 

C’est au XIX siècle avec l’apparition d’éditeurs éducatifs, comme Hachette notamment, que l’histoire de la littérature jeunesse prend un tournant.

À côté des manuels scolaires, l’éditeur publie des collections destinés à être vendu dans des gares, dont la fameuse collection de la bibliothèque rose destinée au 6/12 ans, avec le fameux Malheur de Sophie, Le club des 5… 

D’ailleurs les limites de la littérature jeunesse sont fluctuantes et évoluent au cours du temps.

Au cours de ces dernières années, on a vu apparaître de nouvelles catégories éditoriales : le Young Adult par exemple.

Tout cela démontre surtout une tentative de classification qui vise à cibler davantage le destinataire et donc de permettre aux potentiels lecteurs cibles de trouver les ouvrages qui leur correspondent. 

Cette volonté s’est aussi traduite par une volonté éducative dans les ouvrages jeunesses avec, entre autre, l’apparition de héros du même âge que le destinataire de ces histoires. 

Alors, si tout cela n’est qu’une question de catégorie… pourquoi le terme même de littérature est parfois remis en question pour la qualifier ? 

Qu’est-ce donc que la littérature ?

Ensemble des œuvres écrites auxquelles on reconnaît une finalité esthétique.
Larousse

On trouve bel et bien ces éléments dans la littérature jeunesse. D’ailleurs, tout comme il y a des classiques en littérature générale, on trouve également des “classiques” en littérature jeunesse, c’est à dire, des œuvres qui font autorité dans leur domaine et sont devenues des références. 

Alice aux pays des Merveilles, le Petit Prince, le Seigneur des Anneaux, les Malheurs de Sophie, Robinsoe Crusoé… 

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De cette dévalorisation de la littérature jeunesse, découle aussi une dévalorisation des auteurs jeunesses. 

Un auteur dit jeunesse est souvent moins bien considéré qu’un auteur pour “adulte”, et ne sera vraiment considéré comme un auteur “sérieux” qu’une fois passé de l’autre côté de la barrière ?

Cette dévalorisation des auteurs jeunesses a un réel impact sur la rémunération des auteurs :

10 pour cent en moyenne pour les auteurs adultes, 5 / 6 pour cent en jeunesse…
Et cela bien que la littérature jeunesse représente 28 pourcent des ventes France ! 28 pourcent !

C’est en train de changer, grâce à la bataille acharnée de la Chartes des auteurs et illustrateurs jeunesses - qui vient d'ailleurs de prendre un nouveau coup dur...

Une littérature destinée aux jeunes uniquement ? 

Je ne sais pas pour vous, mais j’adore toujours autant la littérature jeunesse. ll y a une richesse et une diversité dans la littérature que je ne trouve pas ou très peu dans la littérature plus “sérieuse”.

Une créativité.

Et ça, pour moi, c’est jouissif. Et selon moi, les “bons” livres jeunesse sont ceux qui ne prennent pas une ride.

On prend plaisir à les lire que l'on soit enfant ou adulte.

Je pense au Petit Prince, à Charlie et la chocolaterie, des livres dont on ne voit pas toutes les subtilités enfants, qui révèlent d’autres saveurs une fois adulte. 

Si la littérature jeunesse a une utilité éditoriale à être catégorisé ainsi, ne pouvons-nous pas faire abstraction de ces cases de temps en temps, et plonger sans jugement dans un bon livre, qu'il soit "jeunesse" ou non ?

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Mon expérience personnelle :

Si tu me suis depuis un moment, tu sais qu'à côté de mon travail d'écriture, d'animatrice d'ateliers d'écriture et mes contenus en ligne, je suis aussi comédienne-conteuse dans une compagnie à l'île de la Réunion.

L'association qui porte la compagnie s'appelle La p'tite scène qui bouge.

Le but : emmener le livre, la culture et les spectacles dans les quartiers prioritaires.

Notre public est un public familial. Les spectacles sont pensés pour les enfants aussi bien que pour les adultes.

Plusieurs adultes nous ont d'ailleurs fait ce merveilleux retour

" je suis retombée en enfance", " j'avais 6 ans."

C'est l'un des plus beaux compliments qu'on peut recevoir !

Pour ma part, je n'ai jamais arrêté de lire des livres jeunesses.

Et depuis que je travaille avec eux, je découvre plein de merveilleux albums ! Certains m'ont mis les larmes aux yeux, ont résonné très fort.

Je pense notamment au livre Dodo dont j'ai participé à la lecture animée pour la nuit de la lecture.

Si aujourd'hui tu écris, ou souhaites écrire pour la jeunesse, j'ai envie de te dire merci.
Merci de contribuer à faire rêver, réfléchir, donner des clefs aux enfants.


à bientôt peut-être
Elodie



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